Egoïste. Un grand format, exclusivement en noir et blanc, 2 volumes, 248 pages, pas de reliure, un beau papier, une parution aléatoire, 35 euros…
Sa fondatrice, Nicole Wisniak définit son magazine comme un périodique “spasmodique”. Un joli nom pour expliquer une sortie qui n’est imposée par personne, juste ses envies guidées par le vent, en prenant son temps. C’est tellement rare aujourd’hui.
Le 16ème numéro de la revue Egoïste est dans les kiosques depuis le 17 mai et déjà, on a du mal à le trouver. Comme à son habitude, les 25000 exemplaires s’arrachent en quelques jours, et les anciens numéros deviennent des collectors dont les prix s’enflamment aux enchères.
En couverture cette fois-ci, Keira Knightley pour le premier volume et James Thierrée pour le second.
Françoise Sagan avait suggéré une règle : des textes d’écrivains et non de journalistes. Au sommaire de ce dernier numéro on trouve donc Marc Fumaroli, Patrick Besson, Jean d’Ormesson, Pascal Bruckner, Michka Assayas…
Les publicités, composées souvent sur plusieurs pages, sont un des attraits du magazine. Imaginées par Nicole Wisniak, elles racontent de courtes histoires, et les annonceurs sont ravis de la création faite autour de leurs marques. Pas de slogans, pas de longs discours, juste un nom suffit. C’est beau. Unique.
S’il est aisé de faire du “glamour” avec Cartier, Saint Laurent ou Dior, comment garder le cap avec la marque d’aspirateur Dyson ? Pas de problème avec Egoïste, qui sait toujours inventer une histoire à la hauteur du magazine.
Valérie Lemercier a rendez-vous avec plusieurs personnalités et s’habille à leur image. Ici, rendez-vous avec Pedro Almodovar et Pete Doherty…
Magnifique travail d’Ellen Von Unwerth avec Kira Knightley…
Côté photographes, on fait appel à Ellen von Unwerth, Paolo Roversi ou François-Marie Banier pour présenter Lancôme, Boucheron ou Le bon marché. Facture graphique haut de gamme avec une qualité d’impression impeccable. Il faut des mois, des années à Nicole Wisniak pour s’occuper de la création et tout contrôler, depuis l’idée de départ jusqu’à l’imprimerie.
Egoïste est comme un beau livre d’art, ou mieux, un objet d’art.
SUBLIME