louisebourgeois

(photographie Robert Mapplethorpe)


“J’AI MISÉ SUR L’ART PLUTÔT QUE SUR LA VIE”

Disparition de Louise Bourgeois à l’âge de 98 ans.
Sa vie durant, elle aura travaillé sur une œuvre autobiographique, singulière et provocante : Araignées géantes en acier, présentées comme symbole de sa mère, des installations (“La destruction du père”), des sculptures-objets (“Cellules”), des silhouettes de bois monolithiques (“Depression woman”) etc…
« Tout mon travail est un autoportrait inconscient, il me permet d’exorciser mes démons. Dans mon art je suis la meurtrière, dans mon monde la violence est partout… »
Incomprise en France, elle sera reconnue par les plus jeunes générations d’artistes, fascinés par ses symboliques sculptures monumentales, corps décapités, phallus hyperréalistes, poupées de chiffon enlacées…
Souffrance, solitude, mort, et combat entre les sexes seront ses thèmes essentiels, inspirés de son enfance perturbée par un père volage ouvertement infidèle à sa mère et par la douleur de celle-ci.
“Il fallait que mon anxiété s’exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire”, expliquait-elle.

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Née à Paris le 25 décembre 1911 de parents propriétaires d’un atelier de restauration de tapisseries. Elle étudie aux Beaux-Arts, à l’Ecole du Louvre et aux ateliers de Bissière et de Fernand Léger, qui l’orientera vers la sculpture.
New-yorkaise depuis 1938 lorsqu’elle épouse l’historien d’art américain Robert Goldwater, elle rencontre Joan Mirò, Marcel Duchamp et André Breton. Elle expose ses gravures, ses peintures et entreprend de sculpter de longues silhouettes de bois.
Devenue américaine en 1951 et mère de trois enfants, elle expose régulièrement et commence à enseigner dans diverses institutions.
Il faudra attendre la fin des années 70 et l’apparition d’œuvres de plus en plus violentes, comme “La destruction du père” ou “Confrontation”, pour que Louise Bourgeois accède à la notoriété. Elle s’installe dans un atelier à Brooklyn, est élue membre de l’American Academy of Arts and Sciences à New York, et multiplie les expositions personnelles dans les années 80.
Une première grande rétrospective de son œuvre est organisée au MoMA à New York en 1982.
Louise Bourgeois a été célébrée tardivement par son pays natal, qui l’honore en 1991 du Grand Prix national de la sculpture, avant de lui consacrer deux rétrospectives, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1995 puis au centre Georges Pompidou en 2008.

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“Destruction du père. Reconstruction du père”.
A lire, cet ouvrage autobiographique important et essentiel pour entrer plus profondément dans l’œuvre de Louise Bourgeois, avec son histoire familiale et particulièrement par la personnalité du père.

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