Exercice régulier de l’autoportrait…
Un professeur des Arts Appliqués nous avait fait la confidence un jour que c’était l’un des exercices les plus difficiles, car il faut avoir suffisamment de recul face à un visage que l’on connait si bien et qu’il faut regarder comme une première fois. Réussir à s’effacer totalement pour ne voir que des lignes, des espaces, des volumes, des lumières… Apprendre à s’oublier. L’occasion aussi de se faire face et de voir les changements qui s’opèrent sur nos visages. Les traits et les contours qui changent, les rides qui apparaissent, les grains de beauté qui s’estompent ou s’accentuent. C’est pas drôle de travailler sur un autoportrait. C’est pas facile de se scruter ainsi, car le temps est implacable.
Une fois le travail fini, c’est là que l’on découvre qui on est. Ou bien ce qu’on ressentait à ce moment précis. Parfois se révèlent des choses insoupçonnées. Ici, c’est une tristesse que je lis, ou plutôt une grande mélancolie. Mais peut-être que je me trompe ? Faudrait que je recommence pour vérifier !
Voici en détail les coups de pinceaux et la matière sur cet autoportrait travaillé de façon rapide et instinctive un soir tard et terminé le lendemain matin.
La beauté même, et la perception qu’on en a, est source de mélancolie.
Gilles Archambault
Il y a une mélancolie qui tient à la grandeur de l’esprit.
Chamfort