Du lundi 19 au vendredi 23 décembre, Agnès Varda vous donne rendez-vous sur Arte à partir de 22h00 pour une série documentaire réalisée et commentée par ses soins.
Des plages de Copacabana, en passant par le Nantes cher à son Jacquot d’époux, le Portugal de Manoel de Oliveira ou encore le Bruxelles de l’artiste Kikie Crêvecoeur, c’est toujours avec un regard lumineux et brillant qu’Agnès Varda regarde le monde. Si on la suit à l’occasion de ses voyages, mais c’est aux autres qu’elle donne la parole, avec cette curiosité enfantine qui la caractérise.
Filmer la vie en train de se faire, son arbre en train de repousser, les petits instants du quotidien qui rendent la vie plus douce…
De ci, de là, on ne se lassera jamais de glaner les images du monde qu’elle nous donne à voir, ni son cinéma qui ne ressemble à aucun autre.
La critique de Laurent Delmas :
Au total cinq épisodes de 45 minutes chacun dans lesquels Agnès Varda pratique avec délectation et pour notre plus grand bonheur l’art fécond du “Marabout de ficelle”, autrement dit du coq-à-l’âne artistique. Pour ne prendre en exemple que le premier de ces épisodes, on y découvre ainsi, avec Varda comme guide, l’ile virtuelle de Chris Marker (et au passage, comme un vrai bonheur, quelques vues presque volées de son incroyable atelier de travail audiovisuel, véritable caverne d’Ali Baba du monde des images et des images du monde), le “refuge”, une installation nantaise du créateur Stéphane Thidet, soit une incroyable maison noyée en permanence sous les eaux, une ancienne photographie revisitée par la caméra de Varda, sans oublier un passage par le Nantes de Demy et par un invité de marque en la personne de Manoel de Oliveira qui n’hésite pas à se “battre contre le derstin” la canne à la main devant la caméra de Varda,… Et ainsi de suite pendant près de quatre heures que l’on regarde avec émerveillement tant les artistes dénichés par la cinéaste stimulent notre imagination, qu’ils soient connus ou inconnus de nous, peu importe évidemment. On est proprement emporté dans cette ronde d’images fortes et belles parmi lesquelles des créations de Varda elle-même. A l’image de cet arbre que Varda a fait couper dans sa cour parce que trop envahissant et qui repousse à la vitesse grand V (oui, comme Varda !), la cinéaste nous surprend encore et toujours : ici est Agnès, ici tu dois danser !
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