Ce samedi, la journée autour de Frida Kahlo s’est déroulée à merveille. Un public nombreux est venu voir mon exposition, il y eut beaucoup d’intérêt, de questions, d’échanges et…. d’attente concernant ma performance !
L’attente derrière le rideau fut un peu douloureuse, comme les premiers instants sur la scène. Mais la musique et la merveilleuse voix de Lila Downs me guidaient et ma main est devenue plus sûre, grâce aussi à un public concentré qui semblait retenir son souffle. J’entendais derrière mon dos ce grand silence. Une fois le point final jeté sur la toile, la lumière s’est éteinte et Josiane est entrée en scène. La lecture des lettres de Frida écrites tout au long de sa vie, les chansons qui suivirent interprétées par une sublime voix ont envahi la salle d’une émotion palpable. Des cœurs chavirés, quelques pleurs… La délicatesse de Josiane lisant des mots parfois difficiles… Les mélodies sur le piano de Françoise… Ce fut poignant. A la dernière note de musique je suis remonté sur la scène pour peindre un énorme cœur autour de mon portrait, que j’ai finalement recouvert de blanc. Entièrement. Sans le voir, j’ai bien senti que public réagissait vivement. Les applaudissements pour nous trois éclatèrent.
Ensuite, j’ai eu mille questions sur cette fin “tragique” ! “Comment avez-vous pu détruire votre œuvre ?”, “Quel dommage !”, “Quelle violence !”, “Quel courage !”, “Sacrilège !”, “J’en ai eu mal au cœur”, “Expliquez-nous”… Alors voilà. La vie de Frida Kahlo n’était-elle pas violente ? Ma Frida est toujours là, la peinture exposée durant une heure n’a-t-elle pas été “imprimée” dans les rétines, donc toujours présente ? Elle existe toujours un peu. Effacer quelque chose ça symbolise aussi l’impermanence des choses. Une page blanche, c’est comme une fin mais aussi comme une nouvelle histoire à écrire, une suite à inventer… De nouveaux rêves à venir.

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