Me voici de retour après quelques jours parisiens…
Des expositions par centaines, avec des choix à faire et des priorités. Mes préférences dans tout ce que j’ai vu ? Les voici, pour vous donner envie de les voir, si ce n’est déjà fait…

A la Halle Saint Pierre  : “Sous le vent de l’Art Brut”. Collection de Charlotte Zander. Une collection riche de 4000 œuvres qui rassemble un grand nombre de créateurs dérangés, fous, naïfs, autodidactes qui ont bouleversé les normes de l’art avec leurs visions en marge et si particulières. Il y a là les plus connus, Séraphine de Senlis, Carlo, Wölfi, Madge Gill, Walla, Scottie Wilson, mais aussi ceux qui ne le sont pas comme Bosilj et Sekulic. Un grand souffle de Liberté résonne ici.
Jusqu’au 26 août.

"Portrait idéalisé de jeune femme" 1530 par Lucas Cranach L’Ancien, Collection privée © Courtesy Galerie De Jonckheere, Paris

Au musée du Luxembourg, “Cranach et son temps”.
Cranach et sa peinture extrêmement lisse, les traits fins et les transparences subtils des voiles qui ne parviennent pas à masquer les corps nus. Elégance raffinée et sensualité. Adam et Eve, Lucrèce, La vierge à la grappe, Portait idéalisé de jeune femme…
Jusqu’au 23 mai.

Photo d'Olivier Martel

En sortant de l’exposition de Cranach, on peut admirer les photos d’Olivier Martel exposées sur les grilles du jardin du Luxembourg. Femmes éternelles. Images de femmes de tous les pays, parfois graves, parfois drôles, toujours belles et émouvantes. Un livre a été édité, qui porte le même titre.

Musée du quai Branly, “L’Orient des femmes vu par Christian Lacroix”.
Une petite virée dans ce musée où il est bon de se perdre entre Asie, Afrique et Océanie à la découverte de ces lointaines civilisations… Me remettre tout cela dans les yeux pour préparer mon expositions sur ce thème là.
Christian Lacroix met en scène ces vêtements de fêtes où l’on comprend aisément que ces couleurs et ces motifs l’inspirent vivement. Robes, voiles, manteaux, coffres et bijoux qui composent le trousseau des mariées villageoises et bédouines de Syrie, Jordanie, Palestine et du désert du Sinaï.
Au détour d’une salle de la collection permanente, le hasard a voulu que je tombe nez à nez avec le tableau dont je suis en train de m’inspirer et qui m’attend sur mon chevalet. Une peinture d’Ange Tissier intitulée “L’algérienne et son esclave” (J’ai préféré ne pas représenter l’esclave) Il n’est hélas pas du tout mis en valeur dans un petit espace sans recul, mais j’ai réussi tout de même à m’envoler quelques minutes en dehors de l’espace et du monde en l’observant de près.

En introduction de l’exposition, on peut lire ces mots de Chateaubriand :
“Leur démarche est fière… Leur port est noble ; et, par la régularité de leurs traits, la beauté de leurs formes et la disposition de leur voile, elles rappellent les statues des prêtresses et des muses”.
Jusqu’au 15 mai.

Musée de la Poste. “Carnets de voyage”.
Une affiche peu engageante et pourtant quelle belle exposition ! Si vous aimez voyager, à travers la peinture, le dessin ou en vrai, voici de quoi s’évader le temps d’une visite qui peut être longue si l’on prend le temps de bien lire et regarder ce que les 46 artistes ont à nous raconter. 46 univers bien différents. 600 dessins et 200 carnets à voir, jusqu’au 23 avril.

Musée d’art moderne, “Van Dongen : Fauve, anarchiste et mondain”.
On trouve ici 90 peintures, des dessins, quelques céramiques, de 1895 au début des années 30. Le peintre hollandais fut l’une des grandes figures du fauvisme et devint l’un des personnages les plus en vue des nuits chaudes et agitées de Paris.
Alors là, explosion d’émotions et de couleurs ! Un coup de foudre déjà ressenti devant ces œuvres. J’ai frissonné devant “Le tango”, si beau, si pur, si émouvant. La femme qui ferme les yeux, l’homme-ange qui se blottit dans son cou, le mouvement, les chaussures à talons, les couleurs du ciel et des nuages…
Et puis devant ce “châle espagnol”. Bon, bien sûr les titres ne font pas vraiment rêver mais on lui pardonne, tout l’imaginaire étant dans la peinture. Les associations de couleurs font chanter les yeux et il me semble entendre le peintre lâché un “même pas peur!” devant le choix de ses teintes !
En sortant de cette exposition, je me suis demandé si je n’allais pas abandonner mes pinceaux définitivement ! Mais non, je prends cela comme une magnifique leçon de peinture, qui montre une nouvelle fois que le chemin est encore bien long…

Me voici dans l’atelier où je tourne en rond depuis mon retour. C’est à moi cette fois de me dire “même pas peur!

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