Une chanson d’émotion qui donne des frissons sur la peau et secoue le cœur…
Elle a débarqué dans la classe
Un vrai courant d’air
Drôle de dégaine et drôle de race
Un matin d’hiver
Au beau milieu de la dictée
Sur le ciel et la voix lactée,
Elle s’est assise tout près de moi
Derrière le p’tit bureau de bois
La maîtresse a dit elle s’appelle
Maria Szusanna
Elle sera là jusqu’à Noël
Puis elle s’en ira
Alors ça pouvait arriver
Au beau milieu de la dictée
Une môme fagotée comme l’orage
Fille du vent et du voyage
Refrain :
O, Maria-Suzanna où es-tu
Dans quelle nuit t’es-tu perdue
Reste-t-il pour croquer ta vie manouche
Quelques dents dans ta bouche
O, de Varsovie à Saragosse,
Roulottes-tu toujours ta bosse
Si belle encore mais comme tes semblables,
Toujours indésirable
J’ai attendu à la sortie
Pour accompagner
Cette môme qui m’avait pas souri
Même pas parlé
Elle a mis sa main dans la mienne
J’ai suivi la p’tite bohémienne
Le long d’un boulevard tout gris
Aux pauvres arbres rabougris
Trois caravanes sous la neige
Autour d’un grand feu
Comme un immobile manège
Et des hommes entre eux
Qui parlent une langue inconnue
Etonnés que je sois venue
Dans la gadoue chercher du miel
Au pays des romanichels
Refrain
Ses petits frères l’attendaient
Devant la roulotte
Et tous ensemble ils sont entrés
En fermant la porte
Elle a fait adieu de la main
Et j’ai rebroussé mon chemin
Jusqu’à ma maison de ciment
Où d’vait s’inquiéter ma maman
En m’retournant j’ai vu encore
Derrière le rideau
Ses yeux noirs qui brillaient si fort
Qui tenaient si chaud
A l’école, on n’a pas revu
L’enfant née en terre inconnue
L’orage n’a plus éclaté
Au beau milieu de la dictée
Refrain
Oh, Maria-Suzanna où es-tu
Est-ce d’avoir aperçue
A belles dents croquer ta vie Manouche
Que j’ai eu dans la bouche,
O, ce désir si fort de partir
Et chanter pour ne pas trahir
L’enfant qui va sa vie coûte que coûte
Sur l’infini des routes…
Bonjour,
Je partage avec vous le même sentiment sur cette chanson, dès que je l’entends j’ai la gorge nouée.