Eva Ionesco gagne enfin son procès contre sa mère qui lui a volé son image et une partie de son enfance.
Il y a quarante ans, Irina Ionesco photographiait sa fille, alors âgée de 4 à 12 ans contre son gré, dans des pauses suggestives, érotiques et parfois très crues. On découvre la fillette de 11 ans nue en couverture du Spiegel du 23 mai 1977. Mise à l’écart par ses camarades de classe, privée d’une vie ordinaire et victime d’une «prostitution déguisée» selon son avocat Me Jacques-Georges Bitoun, elle décide d’attaquer sa mère en justice pour atteinte au droit à l’image et à la vie privée. Eva Ionesco demandait 200 000 euros de dommages et intérêts à sa mère.
Irina Ionesco vient d’être condamnée ce lundi à lui verser 10 000 euros. Le tribunal a ordonné la restitution d’un certain nombre de négatifs, mais étrangement a rejeté la demande d’interdire à la mère d’exploiter les photos litigieuses.
Le conseil d’Eva Ionesco avait estimé que la “liberté” ne devait pas être “mêlée” aux “horreurs” de ces photos qui montrent la fillette “en bas résilles” exhibant son sexe. Son contradicteur avait quant à lui estimé que les faits étaient prescrits, et qu’Eva Ionesco était animée d’une “haine”, d’une “rage” contre sa mère.
Eva Ionesco, devenue réalisatrice, a raconté son histoire dans son film “My Little Princesse” avec Isabelle Huppert, présenté au Festival de Cannes en 2011.
Bande annonce du film :
0 commentaires