10 mars.
Tiens j’aperçois des bourgeons aux branches des rosiers et des lilas. Ces petites choses délicates me mettent le cœur en joie.
10 mars. Soir.
France Inter à l’écoute. Insupportable Marine Le Pen qui aboie face au journaliste qui l’interviewe. Pendant ce temps, je mange une soupe de pâtes “alphabet”, comme quand j’étais petit, et j’essaie d’écrire au bord de mon assiette les mots “égalité”, “fraternité”, “amour” et “liberté”.
…et je coupe le son !
11 mars.
Message de Marie qui me retrouve par Facebook :
“Est-ce toi qui étais au collège de Saint Bonnet le Château en 1979 ?”
Je lui répond que oui, que je me souviens de son nom mais pas de son visage.
“Tu étais mon petit ami” me répondit-elle !
Et merde…
12 mars.
Le TGV qui nous mène à Paris roule si lentement que je ne vois pas le paysage comme d’habitude. 30 minutes de retard qui me permettront de faire quelques photos. Que la nature est belle…
13 mars.
Jean Ferrat n’est plus. Tristesse…
Je l’écoutais il y a 3 jours. Une voix chaude et belle pour chanter l’amour, ses passions et ses colères, Aragon… “Heureux celui qui meurt d’aimer”.
14 mars.
Je refuse de faire la queue pendant 3h30 pour voir l’exposition Yves Saint Laurent au Petit Palais. Je reviendrai…
14 mars. 18h.
Je prends un bain pour me détendre et j’observe les carreaux déprimant autour de la baignoire, de couleur marron avec fausses craquelures imprimées. Quelques fleurs blanches stylisées ça et là, qui semblent être des nénuphars. Année 70.
15 mars.
Hommage incessant à Jean Ferrat dans tous les médias. C’est bien, mais je ne peux m’empêcher de penser que ces mêmes médias ont condamné le chanteur à la censure pendant plus de 30 ans.
Qu’attendent-ils pour parler d’Anne Sylvestre, de Catherine Ribeiro, d’Isabelle Mayereau et bien d’autres… Il serait temps non ?
16 mars.
Ça y est, j’ai réussi à rentrer au Petit Palais. Chouette !
Belle mise en scène, belle expo… Impressionné par les smokings noirs sur fond noir, et le travail sur les artistes, Braque, Picasso, Van Gogh…
Grand artiste que ce solitaire dont l’obsession de la femme a inspiré toute la vie.
“Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l’homme qu’elle aime”. Yves Saint-Laurent.
16 mars. 17h.
De l’hôtel, les cheminées des toits de Paris… Et un pigeon qui tente de se réchauffer.
17 mars.
Expo Lucian Freud, et grande claque ! Superbe travail.
Les compositions inventives et novatrices, le traitement des chairs et les tons infinis qu’il utilise, des roses, des ocres, des blancs, des bleus, quelle richesse !
Et puis les modèles. Pas besoin d’être beau et dans les normes pour Freud. C’est parfois dérangeant, mais c’est l’Homme, la vie, la réalité, le vrai. Ça questionne, on s’interroge. Oui, pourquoi ne voir que des êtres parfaits en peinture, comme dans les magazines, et puis c’est quoi être parfait ? Cet homme de dos est parfait dans la puissance qu’il nous donne à voir. Le fauteuil qui épouse le corps qui se fond lui-même dans le drapé au second plan…
Le travail incroyable de Freud est à voir de près pour voir les veines sous la peau, les pigmentations rouges d’un bouton, et la vie tout entière qui coule à travers ces corps.
“J’aimerais que mes portraits soient les gens, non pas qu’ils SOIENT semblables à eux. Non ayant l’aspect du modèle mais ETANT le modèle. Je ne voulais pas simplement obtenir une ressemblance comme une imitation, mais comme un acteur incarne un personnage. En ce qui me concerne, la peinture c’est la personne.” Lucian Freud.
17 mars.
Au revoir Paris.
Je ne me lasserai jamais de cette vue…
Ah Facebook un vrai piège de s’offrir au monde !
Ce n’est pas très grave je suis sure que depuis tu as remis un visage sur le nom !