J’aime pas la plage.
J’aime pas la plage avec le monde dessus.
J’aime pas la chaleur qui transpire la crème solaire.
J’aime pas la côte d’azur l’été.
J’aime pas l’odeur grasse des frites, des beignets et des chouchous.
J’aime pas la plage avec le monde dessus, caricatural, qui amuse ou qui énerve. (J’avais écrit un texte à ce sujet ICI)
Cannes. Vendredi 1er juin, 9h57
Détente. Je me pose sur une plage cannoise déserte. C’est plutôt rare. Effet “après festival de Cannes” ? Ou alors le ciel gris où le soleil ne brille pas ? En fait, les gens se sont agglutinés sur la même plage à quelques mètres d’ici. Est-ce que ça les rassure d’être les uns sur les autres les gens d’ici ? En tout cas, je n’ai aucun mal à trouver ma place, sur la plage de mon choix, à côté d’un palmier allongé et fin qui me plait bien.
Serviette dépliée, tee shirt ôté, bermuda tombé, crème solaire étalée. Crème solaire… c’est là que je sens les 5 kg en trop qui remuent sous mes doigts. “Après 40 ans, tous les hommes prennent du bide et grossissent, c’est normal, t’as rien à faire !” me disait ma grand-mère. “Merde alors !” me suis-je dit l’espace d’une grosse seconde. Rien à faire ? Diable ! Et puis finalement non, je ne me laisserai pas envahir par la fatalité, faudra faire quelques efforts mon gars.
Ce matin, détente. Ça faisait longtemps. Après la Bretagne et Paris pour la Menhir Parade, un court séjour dans les monts du Forez, me voici sur la côte d’azur déserte. Je laisse enfin mes pensées vagabonder au son des vagues qui vont et qui viennent, sans cesse… Du sable fin entre les orteils, je fais le vide puis je pense à mes proches. A celle qui se remet d’un accident de la route, à celle qui est en ce moment même sous les bistouris d’un chirurgien pour sauver sa vie, à celle qui soigne le handicap provisoire sur le corps de son bébé, à celui qui vient de mettre son frère en terre, à celle qui déprime terriblement sur le sens de sa vie, à celle qui s’épuise à force de travailler plus que son corps ne le permet…
En fait, tout le monde ne court-il pas après la vie ? Pour la rendre moins douloureuse ou pour la garder. Alors à quoi bon se morfondre pour quelques kilos en trop quand d’autres luttent et se débattent pour des choses importantes et vitales ?
Bord de mer, plage calme, le bruit incessant du mouvement des vagues, le soleil voilé et le vent qui caresse mon dos, la douceur du moment, de l’eau, de l’air, la vie… J’imagine le sourire à mes lèvres, chez moi, lorsque le sable prisonnier entre les pages de mes livres glissera entre mes doigts. Ça fait partie des petits bonheurs que la vie nous réserve, malgré nous. Apprendre à les reçevoir et en profiter.
Finalement, c’est agréable la plage non ?
Merci pour ces belles pensées aux alléchantes effluves d’huile solaire! Pensées sages, attentionnées et délicates. Ouvrir ton blog et lire ces quelques lignes a constitué un des petits moments de bonheur de ma journée! Merci encore!!! Bisous.